Comment poser ma menuiserie ?

Quels sont les critères à prendre en compte pour s’assurer de bien poser une menuiserie ?

La pose d'une menuiserie s'inscrit dans une démarche de qualité et de performance, répondant à des normes de confort et de sécurité élevées. Plusieurs critères essentiels garantissent son bon fonctionnement et sa durabilité :

• Le niveau et l’équerrage : une menuiserie parfaitement de niveau et d’équerre assure une ouverture et une fermeture fluides et garantissant une esthétique harmonieuse ;
• L'étanchéité : essentielle pour prévenir les infiltrations d'air et d'eau en cas d’intempéries, l’étanchéité contribue à la bonne isolation thermique et phonique de l’habitat ;
• L’isolation thermique : la fenêtre agissant comme une interface entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment, il est capital d’éviter les ponts thermiques en utilisant des matériaux d'isolation appropriés entre le cadre de la fenêtre et le mur ;
• La sécurité : l'utilisation de quincailleries robustes, de mécanismes de verrouillage fiables et de vitrages appropriés est essentielle pour assurer la protection des occupants et des biens.

La pose en applique

La pose en applique, aussi appelée pose en neuf, est l’option la plus courante dans le cadre d’une construction. Elle est parfois utilisée en rénovation, dans le cas du remplacement d’une ancienne menuiserie.

La pose en applique consiste à poser la fenêtre en façade contre le mur intérieur. Le montant prend appui sur le mur nu, sur lequel il est fixé à l’aide d’équerres. Les dimensions de la menuiserie correspondent à celles du tableau, et l’épaisseur du dormant doit permettre de recouvrir l’isolant et la plaque de plâtre. La qualité de la maçonnerie est déterminante. On commence donc par procéder au dressage du mur sur environ 10 cm pour parfaitement régulariser le support. On dépose ensuite les ouvrants de la menuiserie, puis on fixe les clameaux sur le dormant. On procède à l’étanchéisation de la partie basse à l’aide d’une bande de joint comprimé type Compriband, puis on dépose le dormant en veillant à bien écraser le silicone. Après l’avoir fixé au mur, on procède à la vérification du niveau, de l’aplomb et de l’équerrage, avant de fixer définitivement le dormant et d’installer les ouvrants.

La pose en applique est exclusivement adaptée à une isolation par l’intérieur. Elle permet de bénéficier d’une belle luminosité, puisqu’elle optimise la surface vitrée. Limitant le risque de ponts thermiques, elle garantit une excellente isolation.

La pose en feuillure

La pose en feuillure est la technique d’installation des menuiseries la plus fréquente dans les constructions datant des années 1920 aux 1970 – période durant laquelle les bâtiments étaient pourvus de murs épais.

 La pose en feuillure consiste à installer le dormant de la fenêtre dans l’épaisseur du mur, en l’encastrant dans une rainure : la feuillure. Cette technique implique la dépose de l’ancienne menuiserie, en veillant à ne pas endommager le mur et la feuillure. On commence donc par retirer les vantaux, avant de couper les pattes de fixations en utilisant une meuleuse, en insérant le disque entre le dormant et le mur. Le montant peut alors être déposé à l’aide d’un pied de biche. Il peut alors être nécessaire de procéder à de menus travaux de maçonnerie – voire d’élargir la feuillure. Une fois le joint d’étanchéité réalisé, il est important de bien caler le montant contre la feuillure avant de le fixer – sans jamais percer la traverse basse pour éviter toute infiltration d’eau.

Adaptée à une isolation intérieure comme à une isolation extérieure, la pose en feuillure garantit une bonne étanchéité. Il est à noter cependant que les dimensions de ce type de fenêtres diffèrent parfois des standards actuels, et il est alors nécessaire d’opter pour le sur mesure.

La pose en tunnel

La pose en tunnel est la norme dans les maisons bâties avant 1920. C’est la méthode privilégiée dans le cas de la réhabilitation de maisons anciennes aux murs épais. Aujourd’hui, on l’utilise également lors de la construction des maisons à ossature en bois.

La pose en tunnel s’effectue dans l’épaisseur du mur. Après dépose de l’ancien dormant, on procède à un nettoyage des murs, en vérifiant le niveau et l’aplomb. Il est recommandé de placer le dormant afin de s’assurer qu’il s’encastre sans forcer. Le cas échéant, des retouches sont indispensables. La vérification effectuée, il est temps de procéder à l’étanchéité à l’aide d’un joint d’étanchéité comprimé type Compriband sur la partie basse, dans les angles et en remontant de 20 cm sur les côtés. On procède ensuite à la mise en place définitive du dormant, en le présentant légèrement en biais avant de le redresser pour bien écraser le cordon de silicone. Dans le cas d’une rénovation, le dormant est vissé dans le mur. Sur le montant haut et les montants verticaux, les points de fixations sont situés à 10 cm des angles, et espacés de 80 cm au maximum – leur nombre peut donc varier en fonction des dimensions de la fenêtre. Dans le cas d’une ossature en bois, les fixations se situent dans la partie haute du dormant et au niveau des paumelles.

La pose en tunnel est adaptée à l’isolation par l’intérieur comme par l’extérieur. Il est à noter toutefois que cette technique a été abandonnée au profit de la pose en feuillure, car elle assure une étanchéité et une isolation moindres.

La pose en rénovation

La pose en rénovation consiste à conserver un ancien dormant et à retirer les vantaux. On fixe ensuite une fenêtre complète sur le dormant. On parle parfois de pose en rénovation partielle, par opposition à la rénovation totale qui revient à procéder à une dépose totale.

Pour effectuer une pose en rénovation, il est indispensable de s’assurer en premier lieu que le dormant est sain et bien stable. Il est aussi impératif que l’étanchéité entre le dormant et le mur soit assurée.

La pose en rénovation présente l’avantage d’être moins onéreuse et moins technique qu’une dépose totale. Elle évite en outre d’endommager la maçonnerie. Elle implique cependant une diminution de la surface de vitrage, ce qui entraine une réduction de la luminosité.