Équipements de Protection Individuelle (EPI) : Pourquoi et comment vous protéger sur un chantier ?

Pourquoi la protection personnelle est cruciale ?

Les risques inhérents aux travaux

Les risques auxquels les professionnels et les particuliers peuvent être exposés sont variés. Ces blessures, bien qu'évitables dans de nombreux cas, demeurent un problème majeur de sécurité. Les statistiques font état de plus de 600.000 accidents du travail déclarés ¹ pour la seule année 2021, la plupart résultant de l’emploi inadéquat d’Équipements de Protection Individuelle. Ces chiffres mettent en évidence la nécessité pressante de sensibiliser les travailleurs et les particuliers à l'importance cruciale du port adéquat d'EPI pour leur propre sécurité.

Législation et normes

Le code du travail définit les EPI comme des dispositifs ou moyens destinés à être portés ou tenus par une personne dans le but de la protéger contre divers risques susceptibles de compromettre sa santé ou sa sécurité. Ces équipements peuvent prendre la forme de vêtements renforcés, d'outils pour filtrer les rayons ou les sons, ou de dispositifs de signalisation visuelle, entre autres.

La législation impose que tous les EPI mis sur le marché respectent les exigences essentielles en matière de santé et de sécurité. Chaque équipement dispose de ses normes propres, et doit arborer clairement la norme CE, accompagnée de sa date de fabrication ou, à défaut, de sa date de péremption ; ces équipements sont effectivement soumis à l'usure et ne peuvent être utilisés sur une longue période.

Types d'Équipement de Protection Individuelle

Les EPI sont classés en trois catégories en fonction des risques auxquels ils sont destinés à faire face.

• La catégorie 1 couvre les risques mineurs, tels que les blessures mécaniques, physiques ou chimiques légères qui ne provoquent pas de lésions irréversibles. Elle concerne des articles tels que les lunettes de protection, les gants de jardinage et les vêtements de pluie, visant à protéger contre les chocs n'affectant pas les parties vitales du corps.
• La catégorie 2 est destinée à faire face à des risques majeurs, impliquant des blessures plus graves, qui pourraient affecter les parties vitales du corps et causer des lésions irréversibles. Elle concerne les équipements tels que les visières de protection, les bottes de protection, les casques et les bouchons d'oreilles.
• La catégorie 3 est réservée aux dangers irréversibles ou mortels. Parmi les EPI de cette catégorie, on trouve des harnais antichute, des appareils de protection respiratoire et des gilets de sauvetage, destinés à protéger contre des risques graves mettant en jeu la vie des individus.

• Protection de la tête

Sur un chantier de construction, une zone de travaux encombrée ou dans une usine où il y a un risque de heurter la tête contre des objets durs et immobiles, comme des poutres métalliques, protéger sa tête est indispensable. Les normes relatives aux EPI pour la tête mettent en exergue deux grandes catégories soumises à des normes spécifiques ; les casques de protection et les casquettes anti-heurt.

La norme EN 397 concerne les casques de protection pour l'industrie d'usage courant : elle impose la protection contre la chute d'objets. Les exigences obligatoires comprennent la résistance aux chocs, à la pénétration, à l'inflammabilité et au vieillissement (soit la capacité d'un casque à conserver ses propriétés et son intégrité structurelle après avoir été exposé à des conditions artificielles).

La norme EN 50365 concerne les casques électriquement isolant pour utilisation sur des installations à basse tension : elle impose la protection contre les risques d'électrisation par contact électrique direct jusqu'à 1000 volts en courant alternatif. Les EPI concernés doivent également être conformes à la norme EN 397 pour être certifiés.

La norme EN 812 concerne les casquettes anti-heurt pour l'industrie : elle impose la protection la tête lors de chocs contre des objets durs et immobiles. Le port d'un casque de chantier normé est impératif pour la sécurité sur un chantier, contre les risques de projections, de chutes, de heurts et de glissades. Les bonnets et cagoules de travail, ainsi que les casquettes de travail à visière, sont des protections pertinentes contre le froid et le chaud ambiant.

Protection des mains

Dans l'industrie de la construction impliquant des matériaux tranchants, ou lors de la manipulation de charges lourdes, les situations accidentogènes sont nombreuses. Les accidents liés aux métiers manuels représenteraient plus de 2 millions de victimes chaque année en France ², érigeant les blessures de la main au premier rang des accidents sur le lieu de travail.

Identifiez les risques auxquels vous êtes exposé ; est-ce que ce sont des risques mécaniques, chimiques, thermiques, électriques, ou une combinaison de ces facteurs ? Si vous travaillez avec des objets coupants, préférez des gants anti-coupures ; confrontés à des produits corrosifs, optez pour des gants chimiques résistants. Les gants de manutention sont adaptés pour la manipulation de charges lourdes. Les gants de dextérité sont conçus pour permettre une manipulation précise notamment dans l'industrie électronique.

Familiarisez-vous avec les normes de sécurité EN 388 (pour les risques mécaniques) et EN 374 (pour les risques chimiques), afin de choisir des EPI qui y répondent.

Protection des pieds

Si vous êtes amené à manipuler des charges lourdes, ou à évoluer dans un environnement propice aux chutes d’objets denses, veillez à porter les chaussures de sécurité adéquates. Les blessures aux pieds représentent en effet de 7 % des lésions causées par les accidents du travail. Elles se divisent en deux catégories : les traumatismes (perforations, écrasements, lacérations) et les troubles musculosquelettiques (TMS) liés aux glissades, chutes, pieds mal chaussés, etc.

Les chaussures de protection au travail sont soumises à des normes strictes. Elles sont classées en trois catégories :

• S1 : ces chaussures doivent pouvoir résister à un choc de 200 joules, être antistatiques, avec absorption d'énergie au talon.
• S2 : comprend toutes les caractéristiques de S1, avec en plus une tige résistant à la pénétration et à l'absorption d'eau.
• S3 : les chaussures S3 incluent les exigences de S2 et possèdent une semelle anti-perforation, ainsi que des semelles à crampons pour une meilleure adhérence en extérieur.

Les chaussures de travail, quant à elles, sont classées de O1 à O5, en fonction de leurs caractéristiques (innocuité, résistance à l’eau, aux hydrocarbures…). Les symboles tels que P (semelle anti-perforation) ou E (absorption d'énergie au talon) indiquent des caractéristiques supplémentaires.

Toutes ces caractéristiques sont définies dans la norme EN ISO20344 « Équipement de Protection Individuelle - Méthodes d'essai pour les chaussures ³».

Protection des oreilles