Quel ciment et quel adjuvant pour quel usage ?

Les différents types de ciment et leur usage

Le ciment est un liant hydraulique utilisé pour préparer béton, enduit et mortier : c’est lui qui permet à l’ensemble des composants (granulats, sable, etc.) de durcir une fois que l’eau s’est évaporée. Il constitue donc la véritable matière première de votre préparation.

Aujourd’hui, il existe un grand nombre de ciments disponible sur le marché. Il s’agit donc dans un premier temps de le choisir en fonction de l’ouvrage que vous prévoyez de réaliser.

Chaque ciment a par ailleurs un comportement qui lui est propre vis-à-vis des adjuvants : il est donc indispensable de s’assurer de la compatibilité ciment-adjuvant, ainsi que de leurs dosages respectifs.

On distingue 5 types de ciment :

• Le ciment Portland (CEM1) ;
• Le ciment Portland composé (CEM II) ;
• Le ciment haut fourneau (CM II) ;
• Le ciment Pouzzolanique (CEM IV) ;
• Le ciment composé (CEM V).

Le ciment gris

Multi-usage et facile à travailler, le ciment gris offre une bonne résistance mécanique. Il est utilisé pour les travaux courants de maçonnerie type jointoiement, enduit, scellement, ainsi que pour le gros œuvre.

Le ciment blanc

Le ciment blanc se distingue par son esthétique. Cette base blanche s’obtient grâce à l’extraction des composants ferreux et à l’injection d’une argile blanche pure (kaolin). Pouvant être teinté, il est principalement utilisé pour réaliser des travaux décoratifs.

Le ciment fondu

Le ciment fondu offre une résistance mécanique élevée. Adapté aux fortes chaleurs (cheminée, barbecue), il est capable de résister aux chocs thermiques. On le mélange au ciment standard pour avoir une prise rapide, par exemple pour travailler par temps froid. On l’utilise également pour les travaux de scellements, piliers et dallages.

Le ciment prompt (ou à prise rapide)

Le ciment prompt se caractérise par sa prise quasi immédiate. Il est adapté aux travaux d’urgence ou de rénovation et aux colmatages et réparations en milieu humide tels que les cuves ou bassins.

Le mortier réfractaire

Adapté aux très hautes températures (plus de 1000°C), ce ciment composé d’oxyde d’aluminium est recommandé pour les cheminées, fours à bois et barbecues.

Qu’est-ce qu’un adjuvant ?

Un adjuvant est un produit que l’on incorpore au béton ou au mortier lors de l’étape du malaxage ou avant la mise en œuvre. Il provoque des modifications de ses propriétés, à l’état frais ou une fois durci. Le rôle d’un adjuvant peut être de faciliter la mise en œuvre du béton ou du mortier, ou d’améliorer ses performances mécaniques et sa résistance.

On distingue ainsi 3 catégories d’adjuvants :

• Les adjuvants modifiant la prise/le durcissement/l’adhérence ;
• Les adjuvants modifiant les propriétés du béton ;
• Les adjuvants modifiant l’ouvrabilité.

Proposés sous forme liquide ou sous forme de poudre, ces produits doivent répondre à la norme NF EN 934-2 : Adjuvants pour béton, mortier et coulis. Définition – exigences – conformité –marquage et étiquetage.

Les adjuvants sont intégrés à faible dose (< 5% de la masse du ciment). Ces doses varient d’un produit à un autre, et il est impératif de se reporter à la notice de chaque produit. Toutefois, on peut retenir des indications générales :

 
Un adjuvant se définit par une seule fonction principale : la modification majeure qu’ils apportent aux propriétés du béton ou du mortier. Certains produits peuvent toutefois avoir une ou plusieurs fonctions secondaires (par exemple, accélérateur de prise et de durcissement).

Les adjuvants modifiant la prise/le durcissement/l’adhérence

Les accélérateurs de prise augmentent chimiquement la vitesse d’hydratation du ciment, diminuant ainsi les temps de prise du ciment. Ils sont très utiles par temps froid, pour prévenir le gel.

Les accélérateurs de durcissement augmentent la vitesse de développement des résistances initiales du béton (avec ou sans accélération du temps de prise). Cela autorise un décoffrage ou une mise en service plus rapide – par exemple dans le cas d’un escalier. Ils sont également utilisés dans le cas d’un bétonnage sous l’eau.

Les retardateurs de prise diminuent la vitesse d’hydratation du ciment, augmentant ainsi le temps de prise du béton ou du mortier, qui peut être utilisé durant plus longtemps. Cela se révèle utile lorsque le béton doit être transporté sur de longues distances, pour couler une pièce massive, ou encore pour bétonner par temps chaud.

Le latex (ou autre primaire) est utilisé en couche d’accrochage, pour renforcer l’adhérence des bétons, mortiers, plâtres et enduits. Ces produits peuvent s’appliquer en surface pour améliorer la porosité et l’étanchéité du support. Incorporés à l’eau de gâchage, ils renforcent les résistances mécaniques.

Les adjuvants modifiant les propriétés du béton

Les adjuvants modifiant les propriétés du béton

Les entraineurs d’air ont pour fonction d’introduire de l’air dans le béton ou le mortier, sous forme de microbulles, afin d’augmenter sa résistance au gel et au dégel et de prévenir la désagrégation. Ces microbulles confèrent par ailleurs une meilleure plasticité au béton ou au mortier, améliorant ainsi sa stabilité.

Les rétenteurs d’eau servent à réguler l’évaporation de l’eau afin d’améliorer l’homogénéité et la stabilité du béton ou du mortier. Ces produits limitent le ressuage (l’exsudation de l’eau avant la prise) et le retrait du béton, ce qui diminue les risques de fente. On les utilise pour les ouvrages horizontaux et présentant une surface importante.

Les hydrofuges de masse diminuent l’absorption capillaire du béton ou du mortier. Offrant une meilleure résistance à la pénétration de l’eau, ils permettent de prévenir infiltrations et remontées d’eau. On les emploie principalement pour réaliser des mortiers d’étanchéité, des ouvrages hydrauliques, des planchers ou chapes hydrofuges, des dallages, des réservoirs (piscine, bassins, etc.) ainsi que les ouvrages enterrés type fondations, caves, etc.

Les adjuvants modifiant l’ouvrabilité

Les plastifiants/réducteurs d’eau permettent de réduire la quantité d’eau de gâchage sans modifier la consistance du béton, et de le fluidifier. Ils améliorent la maniabilité et facilitent la mise en œuvre du béton, en diminuant le ressuage et les risques de ségrégation. Ils améliorent les performances mécaniques du béton, aussi bien à court qu’à long terme, et on les retrouve aujourd’hui dans la majorité des bétons. On les utilise notamment pour fabriquer le béton prêt à l'emploi et les bétons haute performance (BHP).

Les superplastifiants/hauts réducteurs d’eau ont des fonctions similaires, mais leur effet est plus important. On les utilise eux aussi pour fabriquer bétons prêts à l’emploi et bétons haute performance (BHP), les bétons fluides et les bétons autonivelants. Ils sont également utilisés pour réaliser des fondations profondes type pieux ou puits.